Djahida HOUADEF

Le vécu : L’enfance

Le vécu : L’enfance


 


Riches, sont les souvenirs qui nous habitent, qui remontent au lointain vécu de l’enfance.

Quelque soit l’état de ce vécu. Une enfance heureuse ou une enfance malheureuse peu importe… l’essentiel se retrouve entre les parois gravés de notre mémoire qui risquent de devenir des murs en pierres s’ils ne sont pas rafraîchis et transcrits

Je porte personnellement un regard aussi grand et réel qu’il soit sur les souvenirs de mon enfance. A N’gaous où je vivais : animaux, verdure, arbres, fleurs étaient la couverture panoramique de cette terre. Une terre que j’ai appris à regarder, elle a effleuré, puis pénétré ma chaire pour exhaler son odeur fraîche et agréablement parfumée.

J’ai appris aussi que le grand amour de cette terre est la pluie. A l’automne,  mois de fécondation, Comme un coup de magie, les premières fines gouttes de pluie s’enroulent dans la terre avec souplesse ; pour donner naissance à un trésor de perles rangées l’une à côté de l’autre. Après la pluie... Je sortais en courant pour saisir le moment privilégié de me livrer à une nouvelle sensation ; marcher au dessus des perles, se laisser chatouiller par l’éclatement de ces perles fermées et fragiles sous mes pieds nus. El seule, l’extase peut me faire comprendre cette sensation…

  

 

 

 

 

Sur les parois de ma mémoire, une partie est peinte en vert. C’est une couleur qui m’a accompagnée dans mon enfance. Elle coule dans mon sang, je l’ai mangé dans les melons et concombres cueillis dans les potagers de mes oncles.  Je l’ai grimpé jusqu’aux fines branches des abricotiers et des amandiers de ma ville natale. 

 

 

 

Le vert m’évoque aussi la lecture d’un roman de Archibald Joseph Cronin dans «  les vertes années » où Robert Shannon orphelin évoque ses souvenirs d’enfance riches de tourments et d’espoirs, où il a été marqué par la couleur verte de son costume cousu par sa grande mère et qu’il le décrit comme suit : «  il (son costume) était vert, non pas d’un vert foncé et discret, mais d’un vert ardent, vif et gai, il est vrai, que tandis que ma grande mère le piquait, j’avais vu ce tissu sur sa machine à coudre, mais dans ma candeur, je m’était imaginé qu’il s’agissait de la doublure », «  il était trop vaste ; la veste m’engloutissait ; la large culotte tombait toute droite comme un pantalon qu’on aurait coupé au dessous du genou »

 

 

Seulement voilà, mon vert n’est pas celui de Robert Shannon, il est plus réjouissant par son goût et par ces sens. On ne le retrouve nulle part ailleurs que dans cette inexplicable force du créateur de l’univers… qui a fait de moi ce que je suis….


Djahida HOUADEF

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