Djahida HOUADEF

Fragment Pictural























 
Fragment pictural
 
 
Comme la loi de la nature et de la vie, l’œuvre finie peut en enfanter une autre (ou d’autres) à partir d’un détail amplifié. C’est un vecteur porteur de continuité qui amène et ouvre d’autres horizons. Ce vecteur, sur lequel je me suis penchée, je l’ai appelé fragment pictural, afin de le regarder de tout près, de le contempler, de l’analyser, de l’admirer, de me l’approprier et peut être même de l’apprécier et de l’aimer
 
 
 
Ainsi, peut-on vraiment dire qu’une œuvre est achevée ? N’admet-elle pas d’être revisitée et relue en permanence ? Ne nécessite-t-elle pas une œuvre qui pourrait de multiples manières en engendrer d’autres ? N’est-il pas indispensable aussi d’aller à la découverte de la face cachée de l’œuvre, revoir la déformation du premier regard sur elle et essayer d’en restructurer la perception dans son moindre détail, découvrir des choses bien connues sous une lumière nouvelle pour donner aux choses lues une nouvelle matérialité et une plasticité ? 
 
 
 
La peinture flamande du XVIIe siècle retrace justement pour moi cette idée de retrouver l’image dans l’image. L’utilisation des fenêtres comme cadre semble ainsi être un tableau dans le tableau. Et lorsqu’on voit les détails les plus surprenants comme les miroirs convexes accrochés dans les intérieurs ou mieux encore la brillance des perles de bijoux laissant voir et reflétant d’autres images de chef-d’oeuvres, on s’aperçoit que ce fragment est appelé à devenir lui-même une œuvre entière.
 
 
 
Le traitement d’une multitude de détails utilisés dans ma précédente peinture, m’a encouragée à me rapprocher d’avantage de l’idée d’en tirer un fragment pictural. J’ai trouvé dans cette réflexion une nouvelle sensibilité, qui s’exprime surtout dans le côté graphique de ma peinture. Ainsi a ressurgi l’idée et le besoin de partir de l’infiniment petit pour aboutir à l’infiniment grand. J’ai redimensionné donc le petit graphique dans le grand. Avec cette restructuration, de grandes lignes sont apparues, rythmant la surface plane du tableau sur laquelle se touchent les contours des formes, qui devaient se situer sur des plans différents et qui s’imbriquent même comme les pièces d’un puzzle. Avec tous ces tracés de lignes composées, le pinceau a rempli sa tâche première, celle d’appliquer ma palette de couleurs déjà vives et chatoyantes.     
 
 
 
 Cette conception plastique m’a amenée loin et a libéré mes souvenirs d’enfance lorsque je restais une journée entière à regarder les fourmis dans leurs activité au quotidien. Un petit point sur cette terre ! Détail en apparence insignifiant pour certain, chargé d’imprégnation pour d’autres…
 
 
 
 
Djahida HOUADEF
 




 
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